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Estimation de la force d’impact des débris des glissements dans les sols argileux (CPS 21-22-21 & PACC-20-21-02)

Au Québec, la portion la plus peuplée du territoire est située au niveau des basses terres du Saint-Laurent, dans des sols argileux généralement localisées sous les 180 m d’altitude. Durant l’holocène, ces dernières ont été recouvertes de dépôts argileux par d’anciennes mers postglaciaires, soit la mer de Champlain, la mer de Laflamme et la mer de Goldthwait. Ces sédiments argileux sont sujets à différents types de glissements de terrain, qui peuvent être superficiels, rotationnels ou fortement rétrogressifs (Gouvernement du Québec, 2017). Les glissements de type superficiels sont les plus fréquents au Québec (Poulin-Leboeuf, 2020 et peuvent causer des dommages par leur rapidité et la force d’impact de leur débris. Ces glissements superficiels, selon Demers et al. (1999), ont comme particularité de n’affecter que le talus sans en toucher le sommet. Les débris de ces glissements peuvent s’étaler en pied du talus jusqu’à plus de deux fois la hauteur du talus. Ils peuvent éventuellement toucher des infrastructures et menacer la vie des personnes qui s’y trouvent (Gouvernement du Québec, 2017). Dans les sols argileux, ces glissements n’affectent généralement que la couche de sol superficielle, généralement altérée, appelée "croûte argileuse".

L’objectif de ce projet de recherche est de mieux comprendre la mécanique de la postrupture des glissements superficiels affectant les talus argileux au Québec, afin de pouvoir développer une méthodologie permettant d’estimer la force d’impact des débris de ces glissements superficiels sur les infrastructures ou sur les mesures de protection. Ce programme de recherche aidera à développer des outils d’aide à la conception de mesures de protection, afin de protéger la population et les infrastructures face aux débris de ces glissements superficiels, notamment pour des protections temporaires en situation d’urgence. La phase I (PACC 20-21-02) a permis de développé une méthodologie simple d’estimation de la force d’impact qui a été élaborée à partir de l’analyse et de la modélisation d’un nombre restreint de cas réels (Provost et Locat, 2022). La phase II (CPS 21-22-21) permettra de tester les capacités du modèle et des paramètres rhéologiques pour estimer les zones à risque et de progresser dans la compréhension des propriétés mécaniques et rhéologique de la croûte d'argile superficielle.

Ce travail est réalisé au sein du Laboratoire d’études sur les risques naturels de l’Université Laval en collaboration avec M. Jacques Locat, professeur émérite au Département de géologie et génie géologique de l’Université Laval, et M. Scott McDougall du Department of Earth, Ocean and Atmospheric Sciences, University of British Columbia. Mme Floriane Provost, stagiaire postdoctorale, a permis de réaliser la phase I du projet. M. Félix St-Pierre est l'étudiant à la maîtrise associée à cette phase II du projet, et il est aidé par M. John Harry Forero Gaona, stagiaire postdoctoral sous la supervision d'Ariane Locat.